Paris – Pressé de me définir un avenir

Publié le par Socrate

Je n’avais pas eu le courage de reprendre ce journal, depuis les « fêtes » de fin d’année.

 

Quelle utilité à tout ceci, et surtout pourquoi publier des états d’âme aussi intimes ? Qui cela pourrait-il intéresser? Ce temps passé, perdu, n’est-il pas que la fuite du réel ?

 

Aujourd’hui, relancé un peu par un commentaire gentiment posté, je me suis décidé à ajouter une page du 1 novembre dernier qui fait écho à mes préoccupations du moment.

 

Je sens bien que, revenu ici, je suis assailli par le besoin de sécurité et de normalisation que la société, ma famille me renvoie. Quand vas-tu travailler ? Que veux-tu faire ? Cette liberté que je voulais, cet « autrement » que j’espérais encore vivre, paraît encore si difficile à maintenir. Je suis déchiré entre reprendre l’alignement tellement réconfortant et attendu de tous et mon souhait fragilisé maintenant de rester hors du cadre.

 

J’ai peur, je le sens bien, de cette fragilité, de ce risque de ne pas suivre le chemin balisé de la normalité sociale. Je ne veux pas de cette servitude volontaire qui nous amène tous à vivre de ce moutonnement pour satisfaire des besoins artificiels.

 

J’ai peur de ma solitude actuelle. Le couple, le mariage est si rassurant. Mais aujourd’hui qui pourrait m’appuyer ? Et en même temps, je dois organiser mon divorce pour être sûr de couper les derniers liens que je pouvais avoir…

 

J’ai l’inquiétude lancinante de cette absence de visibilité, ce noir devant moi. Quel avenir ???

 

Et pourtant, j’ai le réconfort de me retrouver dans le journal que j’ai pu écrire. Je peux, repartant de ces pages, me retrouver comme je voudrais être pour ne pas m’égarer dans des choix que je pourrais regretter, ne pas reproduire mes erreurs passées, ne plus me mentir.

 

Je me redonne confiance. Je peux, je veux, me montrer que j’ai toutes les ressources nécessaires pour arriver à vivre tout ce que je souhaite.    

 

Je me sens pressé par le temps, oppressé même, loin de ce dégagement du temps que fut mon voyage. Je me surprends coupable de ces deux ou trois semaines « inactives » de janvier. Quand mon bonheur était de laisser passer les jours, il y a juste quelques mois.

 

Je devrais dire quelques Moi tant je me ressens différents en ces multiples environnements.

Publié dans Journal "Quotidien"

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